Dans nos villages de la Vallée de la Save, las « aubétas» (dire : aoubétoss) ou en français « les aubades » ont des origines anciennes qui remonteraient au 16ème siècle, et même au Moyen Âge. Cette tradition chrétienne et campanaire voulait qu’une dizaine de jours avant Noël, l’on sonne les cloches de l’église pour annoncer dans la joie, la venue de Jésus. De la Sainte Luce au 23 décembre, chaque soir, les carillons nous rappelaient la bonne nouvelle. Certains disent que les cloches annonçaient des psaumes qui étaient chantés chaque soir dans nos églises ; d’autres disent que les cloches appelaient à se préparer par la prière seul, en famille ou en église.
Ainsi, grâce aux carillonneurs, les clochers se répondaient l’un l’autre et interpellaient chacun. Sans télévisions ni « double-vitrage », il était aisé d’entendre ce concert campanaire et l’annonce personnelle faite à tous les hommes. Les enfants, eux, sortaient et passaient de ferme en ferme, de maison en maison, pour récolter farine et œufs et pour faire de leur butin de bonnes pâtisseries pour la veillée de Noël au coin du feu.
Fidèles à nos traditions chrétiennes et culturelles, les répondants, carillonneurs ou bénévoles de la paroisse sonneront les cloches de nos églises du 17 au 24 décembre prochain, à la tombée de la nuit. Soucieux de revivre notre patrimoine gascon, c’est notre manière d'actualiser une pratique de notre coutume ancestrale, expression de notre culture chrétienne.
Cette initiative de sonner « las aubétas » a une grande portée théologique ici et maintenant pour tous les vivants : car elle est une annonce renouvelée de la naissance de Jésus (cf. Mt1,21) et le message d’amour de Dieu et la lumière de révélation destinée à toutes les nations de la terre (cf. Lc2,31-32).
Une bien belle tradition à (re)découvrir, une magnifique espérance dans le temps de l’Avent qui précède le mystère, la force et la joie de la nuit de Noël. N’hésitons pas à ouvrir nos fenêtres le soir venu pour écouter nos clochers annoncer la venue prochaine de l’Emmanuel (cf.Mt 1,23) !
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